L'ancienne Commanderie de La Peize

La commanderie hospitalière de La Peize

Le village de La Peize possédait au Moyen Âge une commanderie appartenant à l’ordre des Hospitaliers, également appelé ordre de Saint- Jean-de-Jérusalem. C’est dans le contexte des Croisades que sont nés des ordres à la fois religieux et militaires, composés de membres ayant le statut de moines et de chevaliers. Leur but initial était de défendre les pèlerins et leurs installations en Terre Sainte. Ces ordres, parmi lesquels les Hospitaliers, les Teutoniques et les Templiers, avaient des domaines fortifiés appelés « commanderies ». Ces commanderies comprenaient des bâtiments aux fonctions diverses : une exploitation agricole avec tous les bâtiments nécessaires à la production alimentaire, une grange destinée à engranger les dîmes (impôts en nature = céréales), un logis, une chapelle et des fortifications autour de cet ensemble. L’ordre des Hospitaliers, comme son nom l’indique, avait également la charge de soigner les malades et possédait un hôpital, c’est-à-dire un bâtiment destiné aux soins. La Peize comptait tous ces éléments aux XIIIe et XIVe siècles plus les carrières de grès qui approvisionnaient toute le centre des Combrailles.

La première mention écrite de la commanderie de La Peize remonte à 1247, année où Guillaume de Rochedragon, seigneur de Gouttières et des alentours, fait des dons de terres à la commanderie à condition que son fils cadet, Geoffroy, intègre la communauté hospitalière. Une croix en pierre sculptée est également posée et citée dans ce texte en même temps (Archives du Rhône). La commanderie était située sur le « coudert de La Peize », dans la partie sud du village là où existe un communal circulaire autour duquel sont installées les maisons. Ce parcellaire totalement rond correspond aux fortifications d’origine de la commanderie. Était présente à proximité une chapelle dédiée au nom de Saint-Jean. La croix mentionnée précédemment était, quant à elle, située dans l’autre partie de La Peize, au nord, au carrefour des différents chemins. Ce secteur était autrefois justement appelée « La Croix » en référence à cette dernière.

La plupart des bâtiments ont été détruits en 1372. Cette année, en pleine Guerre de Cent Ans, la commanderie est attaquée et brûlée par des troupes anglaises (Archives du Rhône + se référer à la thèse de Laurent d’Agostino). Si la communauté des « moines-chevaliers » de La Peize disparaît à ce moment-là, la seigneurie de La Peize restera une propriété de l’ordre de Malte – évolution des Hospitaliers – jusqu’à la Révolution française. 

Le village, mais aussi les bois et carrières, revenaient à la commanderie de Tortebesse qui récupéra la propriété de La Peize après la destruction de la commanderie en 1357. Une grange dîmière y est, toutefois, restée installée jusqu’au début du XIXe siècle.

Sylvain Chardonnet